« La notion de bien-être animal est déjà intégrée dans le cahier de
charge du porc La Coop », explique Étienne Hardy, premier directeur,
Service de la production porcine à La Coop fédérée. Ce cahier met
l'accent sur les bonnes pratiques en ce qui a trait à la manipulation et
le transport des animaux ainsi qu'aux conditions d'élevage. L'évolution
de ce dossier, incluant l'abolition des cages de gestation, se fera
selon la demande des consommateurs et selon la capacité technique et
financière des 150 éleveurs de la filière, insiste
M. Hardy. Le réseau La Coop commercialise actuellement 1,2 million de
porcs et vise à mettre 2 millions de bêtes en marché.
« La situation économique
actuelle des producteurs ne permet pas d'envisager les investissements
requis afin de faire la transition, pour les truies, des cages vers les
parcs. Toutefois, si le consommateur est prêt à payer, nous répondrons
présents », dit Normand Martineau, responsable du dossier bien-être
animal à la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ).
Selon l'agroéconomiste
Daniel-Mercier Gouin, professeur à l'Université Laval et membre du
Groupe de recherche en économie et politique agricoles (GREPA), qui cite
une étude américaine, le rejet de la cage de gestation entraîne « une
hausse des coûts de production de 9 % ».
Outre la notion de liberté de
mouvement, l'autre grande question soulevée par le bien-être animal
porte sur les pratiques douloureuses, comme la castration. « Nous
cherchons une solution de rechange à cette pratique. En Europe, les
éleveurs castrent leurs bêtes par injection, un procédé qui n'inflige
pas de douleur », indique Mme Turgeon.
Ailleurs dans le monde
L'interdiction des cages de gestation a commencé en Angleterre, en
2003. Cela pour rassurer les
consommateurs, d'une part, et de l'autre pour éviter une surenchère
d'exigences entre les grandes chaînes d'alimentation, telles Tesco et
Sainsbury.
Les cages de gestation seront
interdites pour tous les producteurs de l'Union européenne à partir du
1er janvier 2013. Selon M. Houston, plusieurs pays ne pourront pas
respecter cet échéancier, faute de rentabilité du secteur, notamment
la France et l'Espagne.
Aux États-Unis, l'Oregon, la
Floride, la
Californie et l'Arizona ont
tous voté des lois pour interdire les cages de gestation. « Remarquez
que ces États ne sont pas de grands producteurs de porcs », dit Renée
Bergeron, spécialiste en bien-être animal et directrice du Collège
d'agriculture d'Alfred, en
Ontario.