lundi 30 décembre 2013

Fil rouge n°6





« The American dream» traduit du québécois…

Parler de mon stage au Québec, de quelque chose qui m’a le plus marqué, c’est compliqué car il y a un tant de choses qui m’ont plu ! Difficile d’en faire le tri alors que cette première expérience fût fascinante pour moi…

Comme souvent le plus dur c’est de partir, j’appréhendais un peu ces neuf semaines à l’étranger, comment ça allait se passer, sur qui j’allais tomber… mais, finalement, le jour de mon départ de Toulouse, le deux juin, l’appréhension m’avait déjà quittée.

Dès mon arrivée à Montréal l’ivresse de la découverte s’était emparée de moi ! Jamais je n’aurai cru rencontrer des personnes si spontanées, aussi ouvertes d’esprit. Des gens chaleureux, qui vous abordent dans la rue sans même vous connaître, qui vont vous tutoyer dès la première approche. Après quelques péripéties me voilà arrivée dans une petite ville étudiante, Sherbrooke, où j’allais passer mes neuf semaines de stage.

Ce qui m’a interpellé en premier c’est ce qu’on peut voir de typiquement américain dans les films : les mêmes maisons en bois avec le petit escalier extérieur, entouré d’un jardin superbement entretenu et bien-sûr l’imposant pick-up garé devant. Personnellement j’étais attendu dans l’une de ces maisons. Je fis connaissance de ma logeuse et de trois autres stagiaires qui, à ma grande surprise, étaient eux aussi français ! A peine entrée dans cette maison je m’y suis sentie à l’aise, mais voilà, rapidement je devais m’accoutumer au vocabulaire si particulier des québécois : une laveuse, une sécheuse, du détergent, et des phrases énigmatiques du genre « c’est tu correct pour toi si tu peux-tu sortir les vidanges tantôt ? ». Bon il faudra un temps d’adaptation …


Dès le lendemain j’intégrais mon lieu de stage : un Centre de Recherche sur les vaches laitières et les porcs. Je n’étais au Québec que depuis deux jours et là encore j’ai été agréablement surprise par cet accueil si chaleureux et spontané de mon Maître de Stage mais aussi par toute l’équipe et le personnel du Centre. Rapidement mise dans le bain, ma première impression professionnelle fut a quel point le Centre était en avance au niveau de la recherche et des expériences. Deux heures à peine après mon arrivée je travaillais sur des vaches fistulées, une première pour moi ! Dès la fin de la journée je me sentais déjà comme chez moi !

De retour à la maison mes trois colocataires français, présents au Canada depuis avril, m’ont pris sous leurs ailes et m’ont initié à la vie québécoise. Première sortie à la découverte de l’épicerie du quartier, grosse rigolade, aucun produit n’est pareil qu’en France avec des noms complètement différents, très « couleur locale ». Impression bizarre aussi que de manipuler les premiers dollars canadiens, comme si j’avais gagné au Monopoly.
Puis ils m’ont présenté leurs amis québécois, intégration ultra rapide ! Pourquoi ? Parce que les gens sont là, souriants, chaleureux, prêt à accepter toute personne d’où qu’elle vienne.
Les semaines défilèrent à une vitesse surprenante entre les journées de travail au Centre et les soirées en compagnie des jeunes québécois.

Les week-ends de découverte s’enchaînaient avec Montréal, Toronto, les Chutes du Niagara, Québec, Tadoussac à la rencontre du fabuleux spectacle des baleines en pleine mer, puis New-York pour finir en beauté.



Ce qui est sûr, c’est que l’on sort de ces neuf semaines, plus grand, plus mature. J’ai appris à me débrouiller toute seule, j’ai aussi appris beaucoup sur moi-même et tout cela avec des souvenirs pleins la tête ! 

 TNLA 2014

lundi 23 décembre 2013

Fil rouge n°5



Pompier volontaire au Swaziland

Le Swaziland, ça vous parle ??? Pas plus que ça ? Normal, c’est complètement inconnu au bataillon ! C’est un petit royaume, le dernier royaume traditionnel d’Afrique, encré entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. C’est un pays très diversifié et très riche par ses paysages et sa culture, mais durement touché par les inégalités sociales, la pauvreté et le Sida. En 2010, j’ai eu l’occasion d’y partir avec comme ambition de perfectionner mon anglais et surtout de travailler dans une grande ferme agricole : E.I Ranch ! Cette exploitation de type polyculture élevage possède 1300ha de terres, dont la majeure partie est destinée à l’alimentation des 250 vaches Drakensberg que compte cette exploitation. Ces vaches sont conduites de façon extensive et sont destinées à produire des veaux et de la viande.  Le climat local permet des cultures multiples. On y fait pousser de la canne à sucre, des pommes de terre et surtout des « baby vegetables » ou « petits légumes » en français. Ce sont des carottes, du maïs, des courgettes, des cornichons, des pâtissons et toute une multitude de ces légumes miniatures qui sont ensuite vendus en France via le grand marché de Rungis. J’ai donc passé un mois là-bas pendant les grandes vacances de l’été 2010 (l’hiver dans l’hémisphère sud).  

Grande ferme de E.I Ranch

Premier grand choc, les patrons sont blancs et les ouvriers agricoles sont noirs… second grand choc, je suis blanc, donc je suis un « patron » ! C'est là que ça se complique : je viens tout juste d’avoir 16 ans, je débarque seul dans un pays totalement inconnu, où je ne connais personne, où il faut parler anglais et où je vais avoir une vingtaine d’Hommes à gérer  et des responsabilités au niveau l’organisation du travail. Je peux vous assurer qu’à cet âge on ne comprend pas tout ce qui vous arrive ! Les responsables du ranch me disaient bien qu’il ne fallait pas discuter avec les ouvriers, donner un coup de main, qu’il fallait garder une certaine distance entre eux et nous. Les ouvriers au nombre de 250 étaient logés dans des conditions déplorables et rémunérés 2€ par jour de travail. Une aberration pour moi, jeune adolescent débarqué en terre inconnue. A peine remis de mes émotions, dès le lendemain matin, et comme tous les matins pendant mon séjour, c’est debout à quatre heures, direction le bureau où l’on organise tous les travaux de la journée et la répartition des tâches. A cinq heures premier contact avec les « employés », je leur explique ce qu’ils devront faire, puis je les conduis jusqu'à leurs différents lieux de travail.  Ensuite la journée s’enchaîne : suivi des animaux, des cultures, estimation des rendements, gestion de l’irrigation…

Cultures de maïs, canne à sucre, légumes

et jouer à l’apprenti pompier ! Et oui, pendant  mon séjour dans cette grande ferme du Swaziland, plus de 400ha de friches ont brûlés. Pour la plupart, ces incendies étaient volontaires, causés par des voisins plus ou moins jaloux. A ce moment-là, branle-bas de combat, rapatriement de tous les hommes, distribution de toiles de jutes imbibées d’eau, de briquets et de tonnes à eau car, dans un pays aussi démuni, les pompiers n’existent pas, c’est à la ferme d’éteindre son propre incendie. Vu la sécheresse habituelle en cette saison les flammes  progressaient avec l’aide du vent, et nous, nous tentions avec nos faibles moyens d’arrêter ce gigantesque incendie. Accompagné de mes « hommes » j’avais l’ordre de protéger un coin de la ferme et de limiter l’avancée du feu…mais je n’avais que 16 ans et aucune expérience en ce domaine. Les ouvriers bien plus au fait que moi m’ont alors tout appris, ils m’ont protégé car le vent tournait et ça devenait très dangereux. D’urgence nous avons dû quitter les lieux et une fois sortie de cette fumée opaque, j’ai rapatrié tous les gars avec la seule voiture disponible, moi au volant et eux sur le plateau arrière…car j’étais le seul à savoir conduire du haut de mes premières leçons de « conduite accompagnée » !!! L’entraide et l’acharnement nous ont permis de maîtriser le feu, enfin, et pour fêter ça un grand match de foot a été organisé dans la ferme. C’était un vrai moment de bonheur, de partage. Une expérience magnifique, difficile, mais tellement enrichissante.

Moi au bord d'un lac avec des crocodiles en plein milieu de la ferme

Après un grand mois de travail sur la ferme, entrecoupé de quelques visites et de belles rencontres, il était déjà temps de partir. C’est fou comment on s’attache vite aux personnes qui vous entourent, patrons comme ouvriers. J’ai pu échanger avec beaucoup de monde en essayant de baragouiner en anglais et en « Swazi ». Ils voulaient tous savoir comment c’était en France, ils me parlaient tous de Zidane, de la tour Eiffel, de Paris mais aussi de leur culture, de leur vie et de leurs difficultés. Le départ fût un moment dur et émouvant et le retour en France fût un autre choc avec une telle différence de culture et de richesse qui vous saute au visage. Après ce mois passé au Swaziland, coupé de tout comme vivant sur une autre planète, j’ai vécu une grosse remise en question et j’ai pris conscience de la chance que j’avais de vivre en France, de suivre des études et de pouvoir voyager. C’est humainement l’expérience la plus enrichissante qui m’a été donné de vivre, elle m’a beaucoup apporté dans ma vie de tous les jours et m’aide encore aujourd’hui dans de nombreuses réflexions. Cette escapade d’un mois dans ce magnifique royaume restera à jamais gravée dans ma mémoire… et ma seule hâte est d’y repartir pour mesurer les évolutions probables et revivre en souvenir un pan de ma jeunesse!

Un des 250 ouvriers (responsable de la serre)

 TNLA 2014

dimanche 22 décembre 2013

Galerie des 12 pieds pour 4 sabots

LES COTEAUX 022LES COTEAUX 016CROIX de BUZY 056CROIX de BUZY 038CROIX de BUZY 033CROIX de BUZY 032 (2)
CANDANCHU 278CANDANCHU 239CANDANCHU 231CANDANCHU 221CANDANCHU 220CANDANCHU 211
CANDANCHU 205CANDANCHU 198CANDANCHU 178CANDANCHU 177CANDANCHU 166CANDANCHU 156
CANDANCHU 142CANDANCHU 139CANDANCHU 135CANDANCHU 127CANDANCHU 101CANDANCHU 093
Galerie de douzepiedspourquatresabots sur Flickr.
Voici un condensé de photos prises par nos soins. Ces images ont été photographiées dans tout le département et à des saisons totalement différentes. Un moyen de vous faire découvrir notre fabuleuse région et de vous faire voyager !
 TNLA 2014

Journée CUMA Landes: Bâtiment et mécanisation de l’élevage Avicole


          Mi-septembre le groupe du MIL Avicole, composé d’élèves en classe de BTS ACSES et Productions Animales, mais aussi les licences Technico-Commercial du Lycée Agricole de Pau-Montardon, se sont rendues à Mant dans les Landes pour une journée professionnelle organisée par la fédération des CUMA. Le thème du jour était la mécanisation autour des bâtiments en élevage. Nous avons assisté à des démonstrations de curage, de balayage et de paillage sur des bâtiments canards de 400 m², ainsi que la présentation de nouveaux outils de paillage et de hachage. Etaient également exposés les nouvelles cages collectives répondant aux normes de bien-être animal lors du gavage. Cette journée a été très intéressante d’un point de vu professionnel, car nous avons pu se perfectionner à travers de nouvelles méthodes pour ceux qui souhaitent continuer dans ce secteur.
 TNLA 2014




mercredi 18 décembre 2013

TNLA 2014: Les productions régionales


Savoirs faire et traditions 

Tous très attaché à notre terroir et à nos productions locales, nous allons vous présenter nos filières locales. 

Jambons et traditions

Au cœur du bassin de l’Adour, le très célèbre Jambon de Bayonne. Un jambon millénaire à l’origine garantie par l’indication géographique protégée et atteste que les jambons ont été salé au sel de Salies de Béarn et transformés dans les Pyrénées-Atlantiques. Le vent du sud, règle un micro climat très particulier. Le séchage est effectué entre mer et montagnes. Cela lui donne sa saveur et son caractère depuis 1998 par l’IGP.

    

La Confrerie du jambon de Bayonne présente et défend son produit. Elle se réunie plusieurs fois par an et notamment durant les célèbre fête de Bayonne dont il est le produit phare.                                          .     

  L'élevage des porcs dédiés à la transformation en jambon de Bayonne est règlementé et contrôlé. Toutefois à l'heure d'aujourd'hui seuls les jambons sont réellement labellisés et uniquement 60% d'entre eux. Afin de valoriser également le reste de l'animal des projets sont en études sur la labellisation des autres pièces de la carcasse.

On connait également le porc avec sa tête noire et son arrière train noir et ses oreilles pendantes : Le porc Basque aussi appelé KINTOA. Cette race à frôlé l’extinction en 1981, mais une poignée d’éleveur passionné la sauvegardé. En 2009, la filière est reconnue et prochainement les produits seront valorisés par une AOC. 


Le porc basque a été sauvegarder par quelques éleveurs de la vallée des Aldudes (Pays Basque) conscient de la qualité de leur produit. Ces porcs sont élevés en liberté totale et profite des bienfaits saisonniers de la nature (glands, châtaignes) donnant ce gout inimitable à la viande.


La photo présente Pierre Oteiza précurseur de la sauvegarde du porcs pie noir basque. Les salaisons réalisées sont séchées naturellement aux vents de la vallée par un système ancestral de fenêtre sur la façade du séchoir. Les jambon patientent et "travaillent" durant 16 à 18 mois sur des poutres de bois.

 TNLA 2014

Fils Rouge n°4

Montréal, l’île française au milieu du Canada.

Pendant deux mois, j’ai été accueilli en stage dans la région Est du Canada, le Québec. Ce petit bout de France perdu dans l’immensité de l’Amérique m’a accueilli les bras ouverts.

Montréal, centre culturel et financier de Québec, est la plus grande ville de la province de Québec.





Après six heures d’avion et un passage jamais simple à la douane canadienne, nous entrons dans Montréal. Magnifique ville parcourue d’influences européennes et anglo-saxonnes. Des grandes avenues droites qui forment des blocs, de vieilles églises et des petites rues en pavées forment les méandres de cette ville, étincelante sous le soleil de ce début juin.

De la voiture qui nous conduit à notre hôtel, j’admire la ville qui s’ouvre à moi. On ne voit pas le bout de ces avenues interminables. Des feux et des panneaux semblables à ceux des séries américaines mais écrit « dans ma langue » indiquent le nom des rues, évoquant au choix des coins de France ou des personnages historiques locaux. En descendant de voiture je lève la tête pour admirer la hauteur des gratte-ciels qui écrasent tout de leurs statures imposantes.

Après avoir pris possession de nos chambres, mes deux collègues et moi décidons de sortir dans le quartier pour satisfaire des ventres qui crient famines. Rapidement nous découvrons une petite rue piétonne pleine de bars et de Casse-croûtes (c’est comme ça qu’on nomme au Québec les fast-foods !)

C’est un petit restaurant dans le rez-de-chaussée d’une maison qui attire notre attention. En entrant nous demandons les spécialités locales. Dans nos assiettes atterrissent une poutine et des hamburgers. La poutine est le plat composé de frites, de fromage et de sauce et agrémenté de viande. Ce plat, très énergétique, comblera notre appétit dès la moitié de notre assiette ingurgitée!
Le ventre plein, nous reprenons notre visite par la rue Sainte Catherine. Il s’agit d’une rue très animée du centre où sont suspendues des guirlandes… roses. Les terrasses se succèdent, entre restaurants branchés et bars  animés. Plus nous avançons, plus quelque chose nous interpelle… des drapeaux arc-en-ciel trônent aux fenêtres. Sans le savoir, nous venions de rentrer dans le quartier « gay » de la ville.

Des hommes et des femmes se tiennent par la main et s’embrassent au milieu de la rue sans crainte du regard des autres. En continuant notre périple nous croisons un couple avec deux vrais boas négligemment installés autour des épaules… plus loin encore c’est le quartier des clubs échangistes. L’ambiance qui se dégage de cette rue est différente des autres, nous décidons de prendre notre dessert chez un petit glacier de la place. Ce sont d’énormes boules multicolores qui arrivent sur la table apportés par des serveurs souriants et amicaux qui vous tutoient dès le début des conversations. Notre gourmandise comblée nous remontons les rues, profitant de l’animation, de la bonne ambiance et surtout de cette tolérance et de cette ouverture d’esprit que nous n’avons pas en France.

Les Québécois sont comme ça, ils ne vous jugent pas, vous disent ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent et ils en sont fiers ! L’hypocrisie et la langue de bois ne font pas partie de leur culture… nous avons encore beaucoup à apprendre de la Belle Province!

TNLA 2014