mardi 28 janvier 2014

Garder une bonne relation homme - animal

Garder une bonne relation homme - animal



Pour obtenir un optimum dans cette relation, il faut se faire respecter de ses animaux tout en étant à leur écoute.



"Comme disait Jean-Marie Chupin; aujourd'hui retraité de l’Institut de l’élevage, il faut être à la fois l’ami et le chef des animaux. L’homme doit, en effet, être respecté par son troupeau. Mais s’il ordonne à ses vaches d’avancer, ces dernières le feront seulement si elles ont également confiance en lui", explique Xavier Boivin éthologiste à l’Inra de Theix (Clermont- Ferrand). La relation entre l’homme et l’animal représente un véritable enjeu pour l’éleveur. Du point de vue de celui-ci, une interaction positive avec son troupeau, lui permettra de travailler en sécurité. Bien sûr, on peut adapter sa stratégie pour manipuler les animaux mais s’ils sont peureux, des accidents peuvent se produire. "En effet, la peur et le stress de l’animal engendrés par des manipulations aversives de l’homme aboutissent à des conséquences sur la quantité et la qualité de la production (diminution de la croissance, problèmes de reproduction, santé…)", constate Xavier Boivin. Le dernier enjeu tient compte des questions de bien-être et de souffrances animales pour lesquelles le grand public porte de plus en plus d’intérêt.

Induire des interactions positives

La généralisation de la mécanisation et l’augmentation de la taille des troupeaux, ainsi que la vulgarisation des stabulations libres ont eu pour résultats une diminution du nombre d’interactions et du contact direct entre l’éleveur et ses animaux. « Les contacts aversifs stressants (fouille, insémination,…) sont importants, d’où une peur accrue des animaux face à l’homme. Il est donc nécessaire de rétablir un nombre d’interactions positives supérieures (distribution de l’alimentation, caresses, voix…) et ainsi faciliter la manipulation », évoque Xavier Boivin. Les mouvements brusques et cris sont bien entendu à éviter. Les équipements de contention adaptés, facilitant et sécurisant les interventions sont recommandés. Il est par ailleurs intéressant d’habituer au préalable les animaux à passer dans les équipements de contention sans pour autant pratiquer d’intervention. Ils sont ainsi moins stressés au moment de celle-ci. "De la nourriture peut être distribuée juste après une intervention douloureuse en récompense. Lors d’une réaction non souhaitée de l’animal, il faut essayer de comprendre pourquoi celui-ci a réagi ainsi avant d’agir"
D’autres facteurs existent, tels que le caractère de l’animal et son environnement social. Une étude réalisée à l’unité expérimentale de l’Inra des Mont d’Auvergne avec des vaches allaitantes et leurs veaux a montré que la relation qu’entretient la mère avec l’homme joue un rôle dans la future relation de celui-ci avec le jeune. Si la mère est docile, le comportement du jeune envers l’homme sera favorisé. Le facteur « groupe » est aussi à prendre en compte. En effet, la peur se transmet au sein d’un troupeau, en particulier par l’odeur des urines, pouvant ainsi modifier les réactions des animaux.

Xavier Boivin, éthologiste à l'Inra de Theix. Les vaches aiment particulièrement les caresses sous le cou. Lorsqu'elles apprécient, elles tendent le cou et baissent les oreilles.
Xavier Boivin, éthologiste à l'Inra de Theix. Les vaches aiment particulièrement lescaresses sous le cou. Lorsqu'elles apprécient, elles tendent le cou et baissent les oreilles- © DR

Périodes sensibles propices au contact

Cette relation entre l’éleveur et son troupeau se construit tout au long de la vie de l’animal. Cependant, des périodes dites « sensibles » ont été identifiées comme favorables pour entrer en contact avec les bovins : la mise bas, le jeune âge et le sevrage. La manipulation des veaux laitiers dans leur jeune âge (première semaine de vie) permet une meilleure familiarisation avec l’homme par la suite. En bovins viande par contre attention à la relation que la mère entretient avec l’éleveur. Mais, il faut absolument être présent auprès de ses animaux pour que le jeune comprenne que l’homme fait partie de son monde. « Dernière période : le sevrage, étape clé pour le veau. Souvent sous-estimé par l’éleveur, le sevrage représente le moment de la vie le plus stressant et le plus important. Il faut profiter de cette opportunité. Des études ont montré que non seulement les animaux apprennent plus vite juste après le sevrage mais aussi qu’ils mémorisent mieux et pour longtemps ce qu’ils ont appris durant cette période », conclut Xavier Boivin.

 TNLA 2014

6 commentaires :

  1. le bient etre tellement important

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    1. 12 pieds pour 4 sabots2 février 2014 à 21:26

      Oui, on s'en rend compte enfin !

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  2. Jean Michel Bordes31 janvier 2014 à 18:02

    il vaut mieux avoir moins d'animaux et être plus proche eux que le contraire. on y gagne toujours a prendre le temps et de former des relation avec nos bêtes.

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    1. 12 pieds pour 4 sabots2 février 2014 à 21:27

      Paroles d'éleveur ? Oui, on y gagne de tous les côtés, on à perdu le contact, la confiance avec avec les animaux et on perd du temps dans le travail (manipulations...) et en performances aussi !

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  3. l'avenir de la production animale passera par le bien être animal et non plus par la production intensive.Tout le monde y gagnera.

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    1. 12 pieds pour 4 sabots2 février 2014 à 21:29

      Il faut de tout pour faire un monde mais c'est vrai que l'avenir de l'agriculture passe par le respect et la prise de conscience du bien être animal !

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